Villechantria

Village jurassien


Fontaine et lavoir sous charpente


Stacks Image 106013

Hydrographie de la fontaine et du lavoir de Villechantria

Comme en témoigne le document ci-contre, la fontaine et le lavoir de Villechantria ont été construits au milieu du XIXe siècle pour valoriser le trop plein des eaux de la source de la Balmette.

Selon Actuacity, l’architecte en aurait été Achille Paillot. La conduite d’eau aurait été posée en 1851, la fontaine construite en 1855 et le lavoir en 1859.

La très belle charpente du lavoir a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 8 janvier 1997.

Les lavoirs du XIXe siècle avaient une fonction sociale importante mais dont la réalité pouvait différer assez largement de l’idée qu’on pourrait s’en faire aujourd’hui.

La lecture de la page Wikipédia consacrée aux lavoirs vient utilement restaurer la vérité (utilisation seulement bi-annuelle avant 1900, mensuelle dans les années 1900 et hebdomadaire à partir de 1930, par exemple). Elle permet ainsi de constater que notre lavoir, dans sa forme comme dans son fonctionnement, correspond en tous points aux standards en la matière.
On croise ci-dessous cette référence avec d’autres, pour restaurer une réalité plus simple et plus prosaïque.

Stacks Image 106082
Stacks Image 106085
Stacks Image 106106
Stacks Image 106103

Image d’Épinal et réalité


La réalité de la fonction sociale des lavoirs du XIXe siècle pouvait différer assez largement de l’idée qu’on s’en ferait aujourd’hui, dans un contexte d’oubli du passé, et de superposition d’habitudes modernes à l’imagerie populaire principalement alimentée par les publicités et en particulier celle de la Mère Denis (ci-contre).

Dans la page Wikipédia consacrée aux lavoirs on apprend en effet que leur utilisation était seulement bi-annuelle avant 1900, mensuelle dans les années 1900 et hebdomadaire à partir de 1930, par exemple.

L’idée selon laquelle les retrouvailles et bavardages des femmes en train de battre et rincer leur linge auraient constitué leur quotidien de toujours est donc en partie fausse. Et la Mère Denis apparaît d’ailleurs bien seule dans la publicité.

La raison en était simple : le savon, bien que connu et commercialisé depuis longtemps, était cher et n’était pas accessible aux plus modestes. Pour ceux-ci, la lessive consistait depuis longtemps à faire tremper puis arroser d’eau chaude le linge avec de la cendre, le mélange entre la graisse humaine contenue dans le linge et le carbonate de potasse contenu dans les cendres créant une saponification naturelle. Mais cela supposait, évidemment, que ce linge ne soit pas lavé trop souvent pour être suffisamment chargé en graisse ! D’où ces délais entre deux lavages (un mois, six mois, un an !) qui paraissent évidemment impossibles voire difficile à imaginer pour nos contemporains.

La légende du rôle social des lavoirs a donc existé, mais ne s’est étalée que sur quelques dizaines d’années, moins d’un siècle en tout cas, après quoi la lessiveuse individuelle puis la machine à laver ont clos le chapitre !