Villechantria

Village jurassien


Évolution


Lenteur salutaire ? (au fil des saisons)


La commune n’a que de faibles ressources : deux taxes professionnelles, quelques maisons réhabilitées en location, quelques coupes de bois... et les impôts locaux. Cela lui impose une évolution lente et mesurée qui peut aussi lui être salutaire. Son regroupement récent au sein d’une communauté de communes, elle-même prenant place dans une structure de pays, permet désormais de faire face aux investissements importants de manière solidaire et d’entretenir ou de faire évoluer sans problème et sans surcharge excessive les éléments de structure du village.

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Mutations


L’agriculture et l'élevage (avec les activités artisanales associées), qui avaient été de tous temps la raison d’être de nos villages, ont subi depuis cinquante ans une mutation probablement irréversible. La taille des étables et des granges qu'on peut observer dans les anciennes fermes non réhabilitées est significative : les écuries traditionnelles n'accueillaient que quelques vaches, moins de dix dans tous les cas. Les exploitations étaient plus nombreuses (on parle d'une trentaine), elles se sont concentrées mais les terres et pâturages ne sont guère extensibles et le nombre de bêtes pouvant être accueillies dans la vallée est finalement resté stable. Les « parcours » difficiles d'accès et d'exploitation dans les hauteurs ont vu la prairie remplacée progressivement par la forêt. Les photos anciennes sont à ce titre éloquentes et témoignent à la fois de l'utilisation maximale des pâturages et des besoins en bois de chauffage au début du siècle dernier !
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Le remplacement des générations a provisoirement assuré une très bonne occupation des maisons et logements à la fois en résidences secondaires pour ceux qui sont partis chercher du travail dans les grandes villes voisines et qui apprécient de revenir vers leurs racines pour leurs congés, et en résidences principales pour les retraités et pour ceux qui ont pu trouver du travail localement. Mais l'augmentation des coûts de transport et des coûts de gestion posent de plus en plus de problèmes et font hésiter ceux qui aimeraient construire ou même simplement venir habiter chez nous pour profiter d'un cadre paisible et préservé.

Perspectives


Les ressources touristiques (hébergement et restauration) restent modestes et sont vite saturées, malgré l'existence de très nombreux sentiers fléchés, aussi bien pour des parcours pédestres qu'équestres ou VTTistes, sous forme de boucles ou profitant du passage à proximité du village de sentiers de grande randonnée prestigieux (GR9 et raccordement au GR5).

Les problèmes structurels ne s'allégeront probablement pas : l'entretien des chemins (et des paysages !) qu'effectuaient gratuitement les agriculteurs pour accéder à leurs parcelles se partagera probablement à l'avenir entre abandon de certains, et maintien d'autres à la charge de la collectivité. La diminution des surfaces cultivées entrainera une augmentation des populations de gros gibier que les chasseurs auront de plus en plus de mal à traiter si leur nombre continue à chuter, et qui devra également être assurée par des régulateurs rémunérés (garde-chasses...) compte-tenu des dangers que cela peut représenter à divers titres (et des dégâts que cela peut occasionner).

Mais tout cela est sans gravité pour ceux qui souhaitent vivre ici, et s'y inscrire dans la durée, au sein d'une histoire multi-millénaire. Il y a une forme de noblesse à être les témoins du passé et à assurer la continuité du peuplement humain d'un grain de sable dans l'univers.